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Libération
Interview

Photo. Exposition de l'ex-journaliste autrichienne, entrée chez Magnum en 1953. Morath, rencontres en noir et blanc Inge Morath, rétrospective. Fnac-Etoile, 26-30, avenue des Ternes, 75017 Paris (01 44 09 18 00), jusqu'au 20 novembre.

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publié le 28 octobre 1999 à 1h22

Pantalon de cuir et chaussures Prada, Inge Morath est en

voyage-éclair à Paris, ville qui lui a porté bonheur. C'est là qu'elle a rencontré Robert Capa, l'un des fondateurs de Magnum, dans un bistrot, «face à un flipper, où il menait ses conversations». D'abord journaliste, travaillant en tandem avec un preneur d'images, Inge Morath s'est lancée dans la photographie «un jour de pluie à Venise, avec l'appareil photo de [sa] mère». «J'ai compris que je pouvais donner forme à une pensée.» Pour Magnum, dont elle est membre depuis 1953, elle a parcouru le monde. A 76 ans, elle évoque quelques grandes rencontres, toujours en noir et blanc, car, «sauf pour les enfants, [elle] n'aime pas les portraits en couleurs». Ernst Haas «C'est le premier photographe que j'ai rencontré, en 1949, quand je vivais encore à Vienne et que je ne connaissais rien à la photographie. Tous deux, nous avons composé cette histoire triste du retour des prisonniers de guerre de Russie. Nous avons travaillé ensemble un an, et c'est avec lui que je suis venue à Paris après la guerre et que j'ai essayé d'apprendre la valse à Robert Capa. Ernst était naïf dans un sens, il avait un talent à fleur de peau: romantique, plein de sentiments, plutôt comme un chat. Il passait énormément de temps à regarder ses planches-contact. Sans le savoir, j'ai beaucoup appris avec lui. Puis je suis allée à Londres et, là, j'ai continué à apprendre la photographie.»

Henri Cartier-Bresson «J'ai été son assistante pendant une année e