Catherine Trautmann ira défendre la cause de l'exception et de la
diversité culturelles à Seattle lors des réunions de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Et elle le fera en combattante sûre aussi bien de la validité de son combat que de la qualité de ses armes.
La ministre de la Culture avait réuni la presse, hier matin, pour faire passer le message et dissiper tout malentendu, «sémantique» ou autre, sur la résolution du gouvernement français. Sur ce dossier si austère et technique, elle s'est livrée à un exercice pédagogique magistral, à tous les sens du terme: balayé, pour le coup, le souvenir des exercices d'éloquence filandreux et indécryptables dont elle semble s'être trop souvent fait une spécialité depuis son entrée à la rue de Valois. La ministre a recentré, avec une même fermeté, les mots et les enjeux: la défense de la diversité culturelle (face au rouleau compresseur de l'hégémonie hollywoodienne). C'est «l'objectif» que défend la France. L'exception culturelle, a-t-elle plaidé, c'est le «moyen» juridique employé à cet effet dans des négociations dont le but est de «libéraliser» un maximum de secteurs économiques à l'échelle de la planète. L'«exception», en ce sens, s'oppose non pas à la «diversité» mais à «l'exclusion» culturelle. Une clause «excluant» la culture du champ des négociations de l'OMC nécessiterait une décision unanime des 134 pays réunis, impossible à obtenir. En revanche, l'exception culturelle consiste à ne pas prendre d'engagement de libé