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David Lynch: «D’une certaine manière, “Une histoire vraie” est mon film le plus expérimental»

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En promotion pour la sortie de son film en 1999, le cinéaste accordait cette interview à «Libération». Il nous racontait alors avoir voulu «voir ce qu’il y a à faire quand on dispose de peu».
David Lynch au festival de Cannes, en 1997. (Hector Mata/AFP)
publié le 3 novembre 1999 à 1h46
(mis à jour le 17 janvier 2025 à 10h02)

A l’occasion de la mort du cinéaste jeudi 16 janvier, nous republions cette interview parue en 1999.

Fantastiquement élégant et lointain, un peu évasif et ironique, entre deux bouffées de cigarette (des American Spirit) tenue du bout des doigts, David Lynch reçoit la presse dans un salon de palace parisien, en sachant qu’il ne peut véritablement répondre aux questions, lui qui se méfie des mots, qui a horreur des explications. Il parle néanmoins, avec son étrange voix de Daffy Duck, et l’on boit avidement chacune des paroles du «maître» américain que d’aucuns considèrent (à raison) comme un dieu.

Pouvez-vous d’abord nous expliquer pourquoi Mulholland Drive, le nouveau feuilleton dont vous avez déjà tourné le pilote, a finalement été rejeté par la chaîne ABC?

A l’époque de Twin Peaks, le feuilleton, tout s’est mis en place très vite. J’ai filmé un pilote et ça a décollé. Mulholland Drive a été une expérience de travail formidable, mais quand on l’a proposé aux décideurs de la chaîne, ils ont détesté ça. A la télé, il y a de plus en plus de gens qui veulent se mêler de tout. Les networks sont aux abois, leurs chiffres d’audience chutent un peu plus chaque année, les gens regardent le câble et ils ne s’intéressent plus aux programmes des grands réseaux. Je voulais quand mê