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Libération
Critique

Classique. Le pianiste propose six programmes originaux pour comprendre la musique du XXe siècle. Aimard, messager contemporain. «Kammerkonzert» de Berg/ «Rashomon» de Kurosawa. Ensemble Intercontemporain, direction Pierre Boulez, piano Pierre-Laurent Aimard, violon Hae-Sun-Kang, au Théâtre du Châtelet, ce soir à 20 h. Loc.: 01 40 28 28 40.

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publié le 5 novembre 1999 à 1h48

On pourrait parler de Pierre-Laurent Aimard, quand il publie un

nouveau CD ­ Vingt regards sur l'enfant-Jésus attendu au printemps 2000 chez Teldec ­ ou quand il fait un concert prestigieux, comme le 3 mai prochain, au théâtre des Champs-Elysées ­ sous la baguette de Seiji Ozawa, il y sera le soliste de la Turangalîla-Symphonie. On pourrait aussi évoquer sa relation avec Ligeti, qui l'a choisi pour enregistrer l'intégrale de ses oeuvres chez Sony. Des grands orchestres de Chicago ou Berlin qui l'invitent. Des oeuvres de Boulez, Kurtag ou Stockhausen, qu'il a créées au sein de l'Ensemble intercontemporain, dont il fut le premier pianiste attitré. Mais on manquerait l'essentiel: le travail de pédagogue. Pierre-Laurent Aimard aurait-il eu cette passion de la musique de son temps, s'il n'y avait été initié dès ses 11 ans par son professeur de piano, et s'il n'avait assisté à la série de concerts Musiques du temps organisée à Lyon par Roger Accart? Le pianiste, rencontré il y a quelques jours, y voit en tout cas l'origine de sa vocation: «Après ces concerts, je me suis juré de m'occuper un jour de promouvoir moi aussi la création contemporaine.»

«Décloisonner». Né en 1957 à Lyon de parents médecins, il n'a pas encore atteint l'adolescence que Dutilleux et Schoenberg n'ont plus de secrets pour lui. Il suit avec assiduité la saison symphonique et lyrique de la ville. A 12 ans, il rencontre Messiaen. Puis sa passion pour Michelangeli et Richter n'a rien à envier à celle déclenchée par