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Libération

Flash-back, l'actualité de la cinéphilie. Hitchcock sans parole"" ni rythme. Retrospective parisienne de la période muette de sir Alfred.

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publié le 5 novembre 1999 à 1h48

On connaît assez bien la période anglaise parlante d'Hitchcock, mais

assez mal ses films muets, à part les déterminants the Lodger (l'Eventreur), son troisième, en 1926, et Chantage (1929), dont la version muette n'est certainement pas inférieure à la sonore (récemment vue à Pordenone, celle-ci ne sera pas montrée à Paris).

Rapidité. La rétrospective commencée le mois dernier à la Cinémathèque permet de constater que, s'il avait bien déjà tous ses outils, Hitchcock se cherchait encore. Ou plutôt, tel le boxeur de the Ring (le Masque de cuir, 1927), il faisait encore pas mal de shadow-boxing. Dans son texte de présentation, Raphaël Bassan écrit que dès son séjour en Allemagne, où, à la UFA, il regarde tourner Murnau, «les trois principaux éléments qui structureront la période anglaise de l'auteur sont déjà réunis: le sens de la culpabilité, la rapidité héritée des films américains et un grand soin apporté aux éclairages et aux décors venus de l'expressionnisme germanique». Or, si deux des affirmations sont amplement illustrées par les films déjà cités, celle sur la «rapidité» est beaucoup plus discutable.

En fait, même ses bons films muets souffrent d'un problème de rythme, le pire étant sans doute the Manxman. Le soi-disant «lubitchien» Champagne est surtout affligeant pour cette raison, même si ce n'est pas la seule. Le seul qui n'en souffre pas est le vilipendé the Farmer's Wife, curieuse comédie campagnarde et paillarde qui vaut surtout par la digne présence de Lillian Hal