Menu
Libération
Interview

«Le critiqué devrait pouvoir répondre»

Article réservé aux abonnés
L'avis de trois professionnelles.
publié le 6 novembre 1999 à 1h49
(mis à jour le 6 novembre 1999 à 1h49)

Depuis que Patrice Leconte a envoyé sa missive à l'ARP, le milieu professionnel s'est emparé du débat du jour: faut-il critiquer la critique? Tour de table auprès d'acteurs engagés.

Une cinéaste: Catherine Breillat.

Dernier coup d'éclat: «Romance».

«On a sans doute toujours tort de se plaindre des critiques et des journaux, même lorsqu'ils déforment ce qu'on a voulu dire" Mais les souffrances dont parle Leconte sont vraies, même si elles ne disent pas des vérités. Personnellement, je fais partie de ceux qui n'ont pas à se plaindre. Je crois que les critiques négatives mettent les cinéastes dans une situation étrange parce qu'ils ont le sentiment d'y être jugé, alors que faire un film ce n'est pas commettre un crime. En plus, il n'y a pas d'appel! La personne qui est critiquée devrait pouvoir répondre mais ce n'est pas admis. De plus, j'admets tout à fait l'idée que la critique doit être absolument libre et que ce n'est pas négociable. Peut-être manque-t-il en fait quelque chose d'interactif entre le critique et le critiqué.»

Une productrice: Françoise Guiglelmi.

Travaille pour Ima Productions, qui a produit Benoît Jacquot, Olivier Assayas, Claire Denis"

«Prenons l'exemple d'un jeune cinéaste qui vient nous proposer un scénario et imaginons qu'il n'a fait qu'un premier film qui n'a pas été un triomphe. En théorie, s'il a eu de bonnes critiques et pas d'entrées, ça lui donne une consistance, une existence, une carte de visite. Une bonne critique donne de l'air, mais ça ne soulève pas les foules. Ça aide dans la constitution d'un dossier chez Arte, pou