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Libération
Critique

ORIENT. Le muezzin de Damas en tournée en France. Le divin tournis de Hamza Chakour. Cheikh Hamza Chakour et l'Ensemble Al-Kindî. Samedi à 17 heures au Théâtre de la Ville, place du Châtelet, Paris IVe. Tél. 01 42 74 22 77. Le 29 à Dijon,le 2 décembre à Châteauroux, le 3 à Saint-Barthélémy-d'Anjou, le 9 à Brest, le 10 à Marly-le-Roi, le 11 à Gap, le 13 à Sète,le 17 à Saint-Brieuc. Double CD : «Les Derviches tourneurs de Damas», Harmonia Mundi.

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publié le 6 novembre 1999 à 1h49

Replet, rasé de près, Hamza Chakour a l'onctuosité bien liturgique.

L'allure rappelle Jean Benguigui, les cheveux en plus. Il est muezzin à la grande mosquée des Omeyyades de Damas, au coeur d'une ville où l'histoire empile quantité de vestiges témoins des splendeurs et des drames du passé. Le tarbouche vissé sur le crâne, la robe étincelante, l'écharpe brodée, Hamza Chakour lance son poème lentement, en en caressant chaque mot, goûtant chaque rime, avant de le hisser vers des sommets vertigineux que sa voix exceptionnelle atteint sans effort apparent. Il faut dire que Cheikh Hamza Chakour est un soufi, membre d'un ordre mystique où le conditionnement physique et les techniques corporelles, tendant à l'union avec Dieu, ne sont pas de vains mots. Derviches. Le Français Julien Jalal Eddine (qanoun), les Syriens Muhammad Qadri Dalal (oud) et Ziyad Qadi Amin (flûte), l'Egyptien Adel Shams el Din (percussion), bref l'Ensemble Al-Kindî, soutiennent avec la voix du maître cette poésie éperdue d'Ibn al-Arabi, enfant de Murcie en Espagne, certainement le plus important penseur du soufisme: «Jusqu'à ce jour j'ignorais mon Bien-Aimé/Puisque ma religion de la sienne était éloignée/ L'Amour, désormais, est ma seule croyance/Où que se dirige sa caravane/L'Amour sera ma religion et ma foi». Maculés de blanc, les derviches semblent au ciel, emportés par leur tournis enivrants.

«C'est la télé qui m'a fait connaître dans tout le pays, quand j'animais l'émission Ya Allha pendant le ramadan. J'é