Les belles chansons de Merz sont moins naïves que la pochette de son
premier album (un dessin de papillon dans le style Folon) pourrait le laisser imaginer. «Je ne suis pas un artisan de la mélodie à la manière de Belle and Sebastian. J'écris plutôt à partir des rythmes, comme pouvait le faire David Byrne qui était toujours concentré sur le groove d'un morceau.» Ce ne sont pas non plus des patchworks de samples et de boucles, comme on en entend beaucoup en ce moment. «Une bonne chanson, c'est comme un scénario de film. S'il n'est pas bon, vous pourrez le réaliser comme vous l'entendez, il ne sera jamais vraiment bien.» Une jolie petite voix, un style à la fois folk, pop et dance, Conrad Lambert, alias Merz, a beau être nouveau sur la scène anglaise, il n'est pas né de la dernière pluie. A 31 ans, aîné d'une famille où la bohème est une tradition (ses parents, acteurs et musiciens, vivent en Mongolie), il a multiplié les expériences. «Notre maison était pleine d'instruments. C'était des jouets pour moi. A 8 ans, mes parents m'ont offert une batterie. Ils étaient tout attendris de me voir en jouer comme un fou. Quand j'ai commencé à bien me débrouiller, c'était l'époque du punk. A l'école, je me suis retrouvé embauché dans des groupes bruyants et violents.» Jardinier bénévole. Ensuite, les choses se sont enchaînées normalement. Vers 15-16 ans, il écrit ses premières chansons. L'une d'elles, Starlight Night, qui rappelle vaguement Scott Walker, figure d'ailleurs sur l'album.