Spécialisé dans le film pour enfants, le cinéaste danois Soren
Kragh-Jacobsen, 52 ans, se refait une petite santé en adoptant les principes du Dogma 95, corpus de principes lancé par Lars von Trier (les Idiots) et Thomas Vinterberg (Festen), sous-titré «Voeu de chasteté». Des tas de gens vont sûrement s'extasier sur ce Mifune d'une redoutable efficacité, plein de cris, de larmes, de rires, de chansons, de danses, de coup de gueule, de réconciliation" On a l'impression que l'auteur a décidé de récapituler et compiler en 1 h 38 chrono l'intégralité des ficelles possibles et imaginables pour tenir le spectateur captif, saucissonné comme un rôti.
Les ficelles précisément, on ne voit que ça et pas des plus minces: un cadre sup'faussement veule, mais qui a le coeur sur la main; une pute sublime, nourrie au grain et, en plus, bonne mère; un mongolien sympa; un garnement gentil; des voisins violeurs (regardez, ils sont sales, c'est eux les méchants) et voisins sympas (ils jouent de la musique et vachement bien, en plus!). Cette sauce manichéenne, qui faisait déjà le fond de plat démago de Festen, est habilement maquillée en avant-gardisme chic.
On peut toujours nous faire croire que les auteurs n'ont recours à aucun artifice technique. Vu le niveau de mordoré et de diaprure crépusculaire, on se dit que le corps du chef op'(Anthony Dod Mantle) devait émettre des rayons éclairants, ou alors c'est que tous les directeurs de la photographie, avec leurs lampes et leur bidule, sont vraiment