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Libération
Interview

Kurosawa express.Rencontre avec une révélation du ciné indé nippon.

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publié le 10 novembre 1999 à 1h53

Il y a trois ans, un critique de cinéma japonais nous parlait de

Cure comme d'un chef-d'oeuvre, un film écrabouillant, selon lui, au comble de l'autochauffage prosélyte, toute concurrence artistique dans la vague indé locale à l'heure où nous en étions encore à nous pâmer sur Takeshi Kitano. Cure fut projeté dans le cadre de la programmation nippone du Festival d'Automne 1997, révélant en France le nom de Kiyoshi Kurosawa. Ce scoop s'est répandu comme une traînée de poudre et ce pur fleuron de l'underground japonais est passé brutalement à une reconnaissance internationale tous azimuts (Berlin, Cannes, Venise, Toronto). On peut craindre le phénomène de mode et une cote d'amour éphémère. On a donc envie de baisser légèrement le thermostat. Et pourtant" Cure tient le choc et pourrait bien confirmer auprès du public sa réputation de film culte; la rétrospective, entamée aux Rencontres de cinéma de Paris et qui se poursuit dans le cadre du Festival d'Automne (1) recèle gâteries série B (Serpent's Path), objets non identifiés (Charisma, Licence to live) et un hypnotique Vaine Illusion, qui a créé la sensation au dernier Festival de Venise.

Depuis plus de vingt ans, Kiyoshi Kurosawa, 44 ans, tourne contre vents et marées, contre la crise économique et le système des majors japonaises décadentes qui ont tout verrouillé (production-distribution), contre le cinéma américain qui a envahi les écrans et qui, néanmoins, reste pour lui référentiel (il cite pêle-mêle Robert Aldrich, Samuel