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Libération

Le cinéma parlant. Petite Pitt.

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publié le 10 novembre 1999 à 1h52

Ta star en robe à la une de Rolling Stone. Ne sachant plus quoi

inventer pour faire son intéressante, l'acteur Brad Pitt pose donc en robe très courte sur la couverture du magazine américain du 28 octobre. L'idée? Un petit éditorial en page 15 nous instruit: «Un homme, un vêtement, une autre planète.» Par le fait, en compagnie de Mark Seliger (photographe en chef de Rolling Stone) Pitt aurait voulu casser son image de skin fascisant (dent cassée et boule à zède), telle qu'elle est actuellement véhiculée par le film Fight Club. Mais attention hein, courageux mais pas téméraire! Autrement dit: ni folle ni tantouze ni drag queen pour des photos qualifiées de «conceptuelles» pour une attitude «créature d'une autre planète». Super! Sauf que c'est totalement foiré. Pour deux raisons concomitantes: Les robes de Pitt (proto Versace et post-Prada) sont moches comme tout et, plus rédhibitoire, Brad ne sait pas les porter. Pour goûter la différence, il suffit de se rapporter à quelques modèles cinématographiques du genre. Fondatrices: Daphné et Joséphine, autrement dit Jack Lemmon et Tony Curtis dans Certains l'aiment chaud de Billy Wilder (Oscar des costumes pour Orry-Kelly). Mais aussi, plus proche de nous, l'impeccable Johnny Depp dans Ed Wood de Tim Burton où il inventait une façon virile, et du coup transsexuelle et bouleversante, de porter le tailleur et le pull angora. Rien de cette singularité dans la provoc pathétique de Pitt-boule, qui ne mériterait pas qu'on allume la lumiè