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Interview

«Je monte ce que je veux comprendre». Stuart Seide, New-yorkais de France, spécialiste de Shakespeare malgré lui. Roméo et Juliette, de Shakespeare, m.s. de Stuart Seide, théâtre de Nanterre-Amandiers, mardi, samedi 20h30, dimanche 16 heures (01 46 14 70 00). Jusqu'au 10 décembre.

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publié le 12 novembre 1999 à 1h54

Directeur depuis un an du CDN de Lille (Théâtre du Nord), Stuart

Seide, né en 1946 à New York, est aujourd'hui l'une des figures les plus solides du théâtre français: bon directeur d'acteurs, champion de la clarté, il a notamment signé, en 1994, une mémorable intégrale d'Henri VI de Shakespeare.

Qu'est-ce qui vous a poussé à vous intéresser à la France?

Au départ, rien. Je suis né dans une famille juive de Brooklyn sans affinité latine ni intérêt pour l'art. J'étais destiné à devenir médecin. Et puis j'ai découvert le théâtre et la culture européenne: Beckett, Ionesco, Arrabal, Genet" En mai 1967, avec des amis, nous avons pris la voiture pour aller à Montréal, où Jean-Louis Barrault présentait le Soulier de satin. J'ai abandonné mes études de médecine et j'ai passé une licence de théâtre et une autre ­ quand même ­ de maths. Barrault est venu à New York jouer son Rabelais. Il m'a dit que je pouvais venir assister à son travail, et c'est comme ça qu'en septembre 1970 je suis arrivé à Paris.

Quelles ont été vos premières expériences théâtrales en France?

J'ai d'abord pris des cours d'art dramatique. Mon premier travail était un montage autour de Macbeth, dans une salle paroissiale du XIVe. C'est bizarre, parce que j'étais convaincu que je ne ferais jamais du Shakespeare. Mais en France, on considérait que comme l'anglais était ma langue maternelle, je devais être fait pour Shakespeare. J'ai mis en scène Troïlus et Cressida en janvier 1994, au théâtre de la rue d'Ulm.

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