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Libération

Mort de la compositrice Minna Keal

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publié le 16 novembre 1999 à 1h43

Née Minnie Nerenstein, Minna Keal, fille d'un libraire spécialisé

dans la littérature religieuse juive et émigré de Grodno (ville polonaise, alors encore russe), ne parlait que le yiddish jusqu'à l'âge de 3 ans, et manifesta enfant un intérêt pour les chants liturgiques et le piano, dont elle perfectionnera l'apprentissage à la Royal Academy of Music de Londres, grâce à une bourse.

Ayant appris la composition auprès de William Alwyn, elle livre des oeuvres d'un grand lyrisme, hommages à Bach et Brahms, pour le violon, l'alto et le piano. Mais la mort de son père la contraint à reprendre la librairie, afin de subvenir aux besoins de la famille. Le Jewish Institute joue encore sa Fantaisie et Ballade en 1933, et le comité des amitiés anglo-soviétiques organise un concert de sa Fantasy Sonata pour alto et piano. Pendant la guerre, elle s'occupe avec son mari de rapatrier plus de 200 enfants de Pologne en Grande-Bretagne. Ce n'est qu'en 1969, remariée, qu'elle reprend des leçons à la Guildhall School of Music, afin de pouvoir enseigner, et à 46 ans, ayant découvert Stravinski et Bartók, elle compose à nouveau. En 1979, le Quatuor Arditti joue son Lament sous influence Bartók et Chostakovitch, et, en 1982, Minnie prend des leçons auprès d'Oliver Knussen, qui crée sa Symphonie aux Proms. Une symphonie atonale, d'un grand format, traduisant «les tourments de l'existence, et la recherche spirituelle d'un état de sérénité». En 1991, on donne sa Cantillation pour violon et orchestre.