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Libération
Interview

«La voix off ne m'intéresse pas: je n'aime pas les choses didactiques». Tournage, montage: Wiseman et ses méthodes de travail. Public Housing, Film documentaire de Frederick Wiseman.16 mm couleur. 3 h 15.

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publié le 17 novembre 1999 à 1h42

Travailleur solitaire et fervent du montage, Frederic Wiseman,

spécialiste des institutions américaines, répond aux intervieweurs en français: il a séjourné à Paris dans les années 50 et juste avant Public Housing, il a tourné un documentaire sur la Comédie-Française.

Comment en êtes-vous venu à vous intéresser au logement social à Chicago?

J'essaie de travailler au rythme de un film par an, mais j'ai toujours une dizaine de sujets sous le coude, et je me tiens prêt à «embrayer» dès qu'une autorisation se débloque, pour ne pas rater une opportunité.Là le déclic est venu d'une rencontre avec le directeur des «HLM» de Chicago, au printemps 95, après le tournage de mon film sur la Comédie-française. J'en ai tout de suite profité" Vous demandez toujours l'autorisation?

Pour travailler sur «l'intérieur» d'une institution, c'est indispensable. Cela dit, les choses sont facilitées aux Etats-Unis par le premier amendement de la Constitution, qui garantit au public «le droit de savoir». Quand j'ai demandé l'autorisation de l'armée pour faire Basic Training (1971) en pleine guerre du Vietnam, j'ai été le premier étonné de la relative facilité avec laquelle je l'ai obtenue" Pour ce qui concerne Public Housing, j'aurais sans doute pu arpenter le quartier sans rien demander. Mais cela m'aurait valu des anicroches avec les policiers, les locataires, etc. Je ne cherche pas le conflit. De même j'ai fait attention à solliciter le soutien de la présidente du Conseil des habitants, qui m'a aidé