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Critique

Danse. «Biped», fascinante création mi-virtuelle mi-réelle de l'Américain. Merci, Cunningham. Biped Chorégraphie de Merce Cunningham, au Théâtre de la Ville, 2, place du Châtelet, 75004 Paris, 01 42 74 22 77, les 19 et 20 à 20 h 30.

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publié le 18 novembre 1999 à 1h41

Non, ce n'est pas un jeunot qui bidouille des ordinateurs pour en

faire sortir des Lara Croft mal articulées. Merce Cunningham, 80 ans, n'a pas élaboré le logiciel Character Studio avec Paul Kaiser ­ qui anime Riverbed, groupe d'artistes multimédias new-yorkais (lire ci-contre) ­ pour se faire mousser, ou parce que les nouvelles technologies sont à la mode. Il ne fait que poursuivre un travail qu'il a toujours mené avec d'autres artistes, peintres ou compositeurs. Biped, créé en avril à Berkeley et présenté pour la première fois en France au Théâtre de la Ville, est un choc esthétique, au même titre que son Ocean dédié au compositeur John Cage et à Joyce, ou que certains de ses events (événements chorégraphiques qui recyclent les matières et phrases du répertoire).

Poste télé. Un rideau, tout à la fois transparent pour laisser passer le regard et opaque pour servir d'écran, ferme la scène qui pourrait ressembler à un immense poste de télévision. Pendant trois quarts d'heure, danseurs virtuels sur écran et réels (derrière l'écran, sur le plateau) vont se croiser, se superposer, s'ignorer. Deux chorégraphies se déroulent en même temps. L'une, d'une vingtaine de minutes, écrite avec Character Studio, projetée à l'avant et en fond de scène, mêle des hand drawn figures, des silhouettes de lumière, des squelettes où l'on ne voit que l'armature du danseur, des points lumineux, des capteurs du mouvement. L'autre est interprétée par les danseurs de la compagnie, qui ont par ailleurs se