Menu
Libération
Critique

Seiji Ozawa, somptueuses vocalises des carmélites.

Article réservé aux abonnés
Le chef Seiji Ozawa revisite Poulenc avec bonheur, au palais Garnier.
publié le 18 novembre 1999 à 1h41

Avec un orchestre et un chœur en grande forme, des plateaux de vocalistes souvent éblouissants et de vraies mises en scène d’auteur, Paris n’a pas à rougir de la comparaison avec le Met, la Scala, ou Covent Garden. Ou presque. Car pour un Seiji Ozawa dirigeant samedi la première de la nouvelle production des Dialogues des carmélites, combien de Maurizio Benini ou Ivor Bolton venus cachetonner dans la capitale, pour ne rien donner d’autre que les notes de la partition, et encore?

Coproduits avec le Festival Saito Kinen Matsumoto, que dirige Ozawa, ces Dialogues clôturent la célébration du centenaire de la naissance de Francis Poulenc en beauté. L’opéra, créé le 26 janvier 1957 à la Scala, puis le 26 juin de la même année au palais Garnier, y sera repris jusqu’en 1972. Après cela, quelques représentations réuniront Régine Crespin en Madame de Croissy et Nadine Denize en Mère Marie, en 1983, à l’Opéra-Comique; puis, plus rien, si on excepte la belle mise en scène signée cette année par Marthe Keller à Strasbourg. Une lumière bressonienne baignait son évocation des seize religieuses du carmel de Compiègne, accusées sous la révolution d’avoir «recelé dans leur monastère des armes pour les émigrants», avant d’être guillotinées le 17 juillet 1794 à la barrière de Vincennes.

Monde clos. Au palais Garnier, le metteur en scène américain Francesca Zambello ­ hésitant entre minimalisme branché et réalisme platement illustratif ­ se contente d’enchaîner les tableaux. Grâce à un astu