Un lit qui grince (trop fort) avec dedans un couple qui baise (mal)
et n'insiste pas (l'homme va se finir à la main dans le lavabo): voilà ce qui s'appelle entrer dans le vif du sujet. La première minute de Pulsion, pièce de Franz Xaver Kroetz que met en scène André Wilms à la Colline, ressemble à un condensé de l'univers de ce Bavarois, né en 1946 à Munich dans une famille nazie, membre pendant près de dix ans du Parti communiste allemand, et surtout l'un des initiateurs, au début des années 70, du «théâtre du quotidien», appellation qui recouvre un néo-naturalisme au vitriol. Racistes, vulgaires, poisseux, les petits-bourgeois de Kroetz sont les antihéros d'un théâtre politique qui peut sembler aujourd'hui daté. D'autant que l'écriture de Kroetz a plus de mordant que de souffle et que, délibérément caricaturale, elle demande un doigté dans la mise en scène qu'elle rencontre rarement, en tout cas sur les scènes françaises.
Surdimensionné. Une minute de Pulsion donc et la messe semble dite: l'homme (Otto) décharge en éclaboussant le miroir, qu'il essuie à la va-vite avant d'aller se recoucher. Noir. Fin de la première scène. Kroetz aurait-il déjà tout dit? Non, car cette branlette initiale semble avoir des effets dopants sur la pièce qui, écrite en 1992, se révèle sinon plus légère, du moins plus drôle que celles qui l'ont précédée. Kroetz lui-même, revendiquant, l'âge venant, une vision moins tragique du monde qui l'entoure.
Pulsion est une pièce à quatre personnages. Otto e