En octobre, Josef Nadj, dont le centre chorégraphique national est
installé à Orléans, présentait les Veilleurs au théâtre de la Ville. Le chorégraphe, arrivé voici douze ans en France de Voïvodine, y articulait sa danse avec l'oeuvre littéraire de Franz Kafka, l'un de ses auteurs de chevet. Installant sa baraque foraine dans le théâtre, il donnait vie à des corps ouvriers pris dans la machine ou s'en échappant grâce à leur capacité à se renverser. On s'était régalé à suivre les évolutions de la laborieuse communauté; d'autant que tout était réglé dans les moindres détails, jusqu'à la façon d'utiliser un recoin biscornu du décor.
Sa création, le Temps du repli, présentée actuellement à Orléans visible en février à Paris, au théâtre de la Bastille , évite toute référence littéraire, contrairement aux trois spectacles précédents. Josef Nadj a replié les battants de sa baraque sur le duo, histoire de mettre provisoirement à distance le propos scénique et la mise en scène ils occupent une grande place dans ses pièces , pour se concentrer sur la danse, la circulation du mouvement entre deux corps.
Souvent chez Nadj, les éléments du décor ont fonction d'accessoires, presque de partenaires. Ici, si parfois une danse est juchée sur la table, si les corps reposent en tension sur les deux chaises, ils gardent une utilisation quasi quotidienne. Par exemple, les appuis des danseurs n'en sont pas transformés, ils sont la plupart du temps au sol ou d'un corps à l'autre dans l'équilibr