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Libération
Critique

DANSE. Dans son triptyque, Mathilde Monnier pose la question de l'individu dans le groupe. Eclats de corps. «Les lieux de là» chorégraphie de Mathilde Monnier. Au Théâtre de la Ville, 2, place du Châtelet, Paris Ier. 01 42 74 22 77. Ce soir à 20 h 30.

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publié le 2 décembre 1999 à 2h12

Journal chorégraphique de Mathilde Monnier, directrice du Centre

chorégraphique national de Montpellier, les Lieux de là est un triptyque conçu en deux ans et composé de trois chorégraphies: les Non lieux, Dans les plis et Quelque part, quelqu'un. Chaque partie fonctionne indépendamment de l'autre. Mais elles forment aussi un tout. On attendait le troisième volet comme s'il allait éclairer mieux encore les deux premières pièces. Il n'a ni cet effet, ni cette fonction. Il n'est qu'une nouvelle page.

Endroit de nulle part. La scène n'est pas habillée comme pour un spectacle traditionnel. Annie Tolleter, scénographe fidèle de la compagnie, a fabriqué un endroit. Il n'y a pas vraiment de décor: le tapis de danse est noir, mat ou brillant selon la lumière, jamais en repos, d'Eric Wurtz, véritable partenaire. Côté jardin se tient le mou: des cartons empilés, puis des sacs qui se révéleront d'immenses couvertures de feutre dans la dernière partie. Côté cour, une rangée de murs en dur, séparés par des fentes qui laissent à peine passer un danseur de profil. En fond de scène, le musicien Alexandre Meyer se débat avec les rythmes complexes de la partition d'Heiner Goebbels, jusqu'à finir en suspension. Dans cet endroit de nulle part cohabite avec le musicien la petite communauté des douze danseurs, dont Mathilde Monnier que l'on n'avait pas vu depuis longtemps se produire dans sa compagnie. Elle est à sa place, comme les autres, c'est-à-dire dans le collectif et dans les éclats solitai