Bertrand Tavernier, considéré comme le principal inspirateur du texte des cinéastes de l'ARP, a souhaité exposer ses positions à Libération. Il voulait rencontrer les critiques Olivier Séguret et Gérard Lefort dans une discussion qu'il espérait sans invectives. L'entretien a eu lieu lundi. Rappel des faits: la mèche a été allumée par le réalisateur Patrice Leconte dans une lettre adressée à la société des Auteurs-réalisateurs-producteurs (ARP), où il se plaignait d'une certaine critique française (Libération du 25 octobre). A la suite d'une réunion de cinéastes au siège de l'ARP, un texte est rédigé, circule et est publié par le Monde puis Libération (25 novembre).
Bertrand Tavernier. Quand j'ai appris l'histoire de Patrice Leconte, j'étais sous le coup d'une opération de décollement de la rétine, dans un état de cécité quasi totale; j'ai néanmoins décidé de participer à la réunion de l'ARP. J'ai dicté une série de réflexions, que je ne pouvais signer, étant dans l'incapacité de les relire. L'association, démocratiquement, pouvait les refuser, ou les reprendre de A à Z. Un certain nombre de personnes ont réécrit ce texte, qui est paru dans le Monde. Personnellement, je ne l'ai jamais reçu. Comme d'autres metteurs en scène, j'aurais proposé des amendements. Le Monde l'a publié avec des fautes d'orthographe, preuve qu'il n'avait pas été revu sérieusement. Ce texte, je voulais simplement qu'il soit signé par le président. Patrice Leconte, qui est un type très m