Menu
Libération

La censure italienne manque d'«Humanité»Le film français est victime d'un système archaïque.

Article réservé aux abonnés
publié le 3 décembre 1999 à 2h10

Rome de notre correspondant

Pas d'Humanité pour les jeunes Italiens. Après plusieurs jours de polémique, le film de Bruno Dumont, retiré des salles de cinéma mercredi après cinq jours de projection, devrait revenir sur les écrans dans les prochains mois, mais interdit aux moins de 18 ans. Bim, le distributeur italien de l'Humanité, et le metteur en scène se sont en effet mis d'accord pour stopper la projection d'une version amputée d'une scène de masturbation et de plusieurs plans, notamment celui montrant le sexe d'une adolescente violée et assassinée.

Les deux minutes de pellicule ainsi coupées seront remontées et le film, couronné par le Grand Prix du jury au dernier Festival de Cannes, sera de nouveau soumis, dans son intégralité, à la Commission de censure, qui devrait logiquement retirer son autorisation de projection «tout public». «C'est sûr que nous allons perdre de l'argent, mais je préfère que mon film soit entier», affirme Bruno Dumont, qui avait dénoncé une «ignoble censure» acceptée par le distributeur, lequel n'avait même pas pris soin de l'avertir. «Nous nous sommes trompés, reconnaît aujourd'hui Antonio Medici, à la Bim, mais les commissions de censure italiennes sont toujours assez strictes en ce qui concerne le sexe». «Outrage à la religion». De l'interdiction de Salo ou les 120 Journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini à la destruction des pellicules du Dernier Tango à Paris de Bernardo Bertolucci, qui fut pour l'occasion déchu de ses droits civiques, l'h