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Libération

Contre la «culture toxique» d'Hollywood. Deux sénateurs américains en croisade contre la violence et le sexe.

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publié le 4 décembre 1999 à 2h11

Los Angeles, correspondance.

Deux sénateurs, Sam Brownback, républicain du Kansas, et Joe Lieberman, démocrate et libéral du Connecticut, sont venus cette semaine «parler à Hollywood», selon leur expression. En juillet déjà, ils avaient lancé un appel au monde du show-business (signé, entre autres, par les anciens présidents Carter et Ford) pour protester contre le niveau de violence et de sexe dans les productions américaines: «Nous ne réclamons ni censure, ni intervention de l'Etat, expliquent les sénateurs, et ne souhaitons pas non plus que les studios, les producteurs de musique et de jeux vidéo suppriment tout sexe ou violence dans leurs produits. Nous disons seulement qu'on peut tracer des frontières, qu'on peut cesser de trouver "cool de tuer sans pour autant mettre en péril l'intégrité artistique.»

Engager un débat. Il ne s'agit donc pas d'un manifeste de la majorité morale conservatrice, ni d'une mise au pilori de l'indécence ou de la profanation, comme on l'a vu à propos d'une exposition du musée de Brooklyn ou de la sortie du film Dogma. Mais d'une tentative d'engager un débat sur la télévision et le cinéma qui «forment les valeurs et les comportements de la prochaine génération». Les sénateurs s'appuient d'ailleurs sur les chiffres des mesures de la violence mises en place en novembre 1996 et qui constatent que «le niveau de violence et de profanation a augmenté de 30%».

De fait, l'un des succès de cet automne, Fight Club, a, pour la première fois, choqué jusqu'au j