Du rock et du cinéma en même temps (en l'occurrence les Talking
Heads filmés en concert par Jonathan Demme, voir Guide, page 46), le tout" au Châtelet, dans l'apparat rouge et or de la salle rénovée! C'est un cocktail pas banal que la Cinémathèque de la danse offre ce dimanche aux spectateurs parisiens. Une fête qui eut pourtant des précédents, au tournant des années 90, quand Patrick Bensard, directeur de ladite cinémathèque, avait ses quartiers, une fois par mois, à l'opéra Garnier. Réuni par le seul goût de la danse et de sa programmation éclectique, un public atypique, mélangeant initiés et curieux, se bousculait, souvent en jeans et en baskets, au milieu des marbres de l'Opéra pour le plaisir d'y (re)découvrir Singin'in the Rain, French Cancan de Jean Renoir ou Los Tarantos (le flamenco selon Carmen Amaya).
«Impureté». Ces dimanches hors normes ont duré de 1989 à 1994, avant d'être interrompus parce qu'il fallait réviser la sécurité de la salle. La direction de l'Opéra ne leur a pas donné suite. Ils renaissent, pour un an au moins, au Châtelet, autre monument du faste théâtral Napoléon III. Avec, en coup d'envoi, un film paradoxal et provocant, hautement significatif des goûts et des convictions de Patrick Bensard, pour qui: «L'intérêt du film de danse repose, le plus souvent, sur un certain décalage, une impureté, entre la vision du spectacle sur scène et l'écriture cinématographique. C'est une leçon que Jean Atlas a magnifiquement illustrée en filmant Merce Cunningham