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Critique

Expo. La National Gallery de Londres explore la Florence des années 1470. La Renaissance se dessine. Renaissance Florence, Jusqu'au 16 janvier. National Gallery Londres. Tél.: (00 44) (0) 20 77 47 28 85.

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publié le 7 décembre 1999 à 2h08

La Renaissance à Florence. Par son ambition, ce vaste intitulé

dessert l'exposition organisée par la National Gallery de Londres, qui ne peut prétendre embrasser un thème aussi important. Il s'agit en réalité d'une exposition choisie, qui se concentre sur les années 1470, mettant notamment en valeur plusieurs chefs-d'oeuvre de Sandro Botticelli. Du reste qu'est-ce que la Renaissance? Pour Carol Plazzotta, conservatrice de la National Gallery, c'est un concept né chez Giorgo Vasari, historien de l'art et des artistes du XVIe. En réalité la conception même d'il Rinascimento est devenu en vogue beaucoup plus tard, au XIXe, sous l'impulsion de Michelet et surtout du Suisse Jacob Burckhardt. Il est désormais admis que cette «périodisation» trop marquée de l'histoire présentait quelques schématismes. La césure, soulignée par Vasari, de Léonard de Vinci avec le «style dur et coupant» du gothique médiéval est plus ancienne, plus générale et plus floue qu'il ne l'a prétendu.

Ville en chantier. Il n'empêche: de même que Paris au début du XXe, la Florence de la fin du XVe siècle voit s'entrecroiser des artistes fondamentaux comme Vinci ou Botticelli. Riche, la ville est alors perpétuellement en chantier, et on dit dans toute l'Italie: qui veut trouver un architecte doit aller à Florence. C'est la première perplexité que suscite cette exposition: l'absence de l'architecture qui fut pourtant le moyen privilégié de cette révolution artistique. L'exposition semble dire: la Renaissance, c'e