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Libération
Critique

Et la lumiere Faust. La pièce du Wooster Group de New York jette sur le mythe un éclairage désaxé. House/Lights, par le Wooster Group, m.s. d'Elizabeth LeCompte, théâtre de la Bastille (Festival d'automne), mar.-sam. 21h. Tél.: 01 43 57 42 14. Jusqu'au 18/12.

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publié le 10 décembre 1999 à 2h04

Ce sont les termes mêmes du pacte avec le diable que l'écrivain

américaine Gertrude Stein remettait en cause dans Doctor Faustus Lights the Lights: Faust y doute de l'existence même de son âme, et par conséquent de sa capacité à être damné. Devenu maître de la lumière électrique, le docteur s'interroge avant tout sur la réalité de l'être. L'écriture répétitive de Stein embrase comme jamais la question. Elle fonctionne à la façon d'un interrupteur entre les mains d'un enfant: To be or not to be, j'allume, j'éteins, j'allume" La pièce se termine d'ailleurs sur une comptine fredonnée dans le noir: «Et le petit garçon et la petite fille chantent/ S'il te plaît monsieur Vipère écoute-moi/ Il est lui et elle est elle et nous sommes nous/ S'il te plaît monsieur Vipère écoute-moi»" Identité. Ce n'est pas tout à fait un hasard si les deux principaux éclaireurs du théâtre américain, l'un ­ Bob Wilson ­ plus connu que l'autre ­ George Foreman ­, se sont déjà projetés dans ces variations de Gertrud Stein sur l'identité. Et ce n'est pas non plus fortuit si le Wooster Group de New York, dont les recherches croisent celles des deux précédents, s'attaque à son tour au livret de Doctor Faustus Lights the Lights. Sauf que, comme toujours dans les spectacles de la compagnie new-yorkaise, la rencontre s'est déroulée de façon imprévue: ils travaillaient à partir d'Olga's House of Shame, film sado-maso des années 60, quand un jour, durant une pause, ils sont tombés sur le texte de Stein (lire ci-