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Libération

Flash-back, l'actualité de la cinéphilie. Ken Adam, James Bond et le Docteur Folamour. Une galerie londonienne rend hommage à l'un des plus grands décorateurs de l'histoire du cinéma. Moonraker, Strangelove and Other Celluloid Dreams. L'art visionnaire de Ken Adam. Serpentine Gallery, Kensington Gardens, Londres. Jusqu'au 9 janvier. Tél.: 00 44 1 7 14 026 075. Gratuit. Catalogue: 19,95 livres.

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publié le 10 décembre 1999 à 2h04

On raconte que Ronald Reagan, une fois président, voulut aller voir

la war room, la salle du conseil de guerre du Pentagone, l'un des lieux emblématiques du Docteur Folamour, de Kubrick. Mais la «chambre de guerre» n'existe pas. Elle est l'oeuvre de l'imagination de l'un des plus grands décorateurs de l'histoire du cinéma, Ken Adam, qui fit, outre Dr Strangelove, plusieurs des James Bond de la meilleure cuvée. La Serpentine Gallery, un petit musée londonien original et inventif, installé au coeur de Kensington Park, consacre une exposition à cet art director méconnu, mais dont les décors sont immédiatement identifiables.

Expressionnisme allemand. Adam a travaillé avec Kubrick sur Dr Folamour et Barry Lyndon, mais ce sont ses James Bond, dont Dr No, l'Espion qui m'aimait et Goldfinger, qui ont consacré son style. «Une forme de stylisation architecturale appelée réalisme théâtral ou design hyperréaliste», lit-on dans l'excellent catalogue consacré au décorateur. Son style rappelle les décors du Cabinet du Dr Caligari ou du Dr Mabuse, «les mauvais génies souterrains de l'expressionnisme allemand» qui ont influencé Adam, né à Berlin et chassé par les nazis. C'est lui qui a inventé les bunkers à la Hitler comme le volcan éteint du chef du Spectre, Ernst Stavro Blofeld, dans On ne vit que deux fois, ou le monde subaquatique de James Bond contre Dr No. Adam raconte que dans les sept James Bond sur lesquels il a travaillé, il devait parcourir le monde à la recherche des lieux de tour