Vienne, correspondance.
Enfin, ça y est! Après de longs mois d'atermoiements et de querelles politiques, l'Autriche a enfin trouvé un successeur au brillant Gérard Mortier à la tête du Festival de Salzbourg. La perle rare est allemande (mais de parents autrichiens") et s'appelle Peter Ruzicka. Il prendra ses fonctions, comme prévu, en 2001. Pour motiver leur décision, les membres de la commission de recrutement expliquent qu'«avant tout, M. Ruzicka est un excellent manager, consciencieux et modeste». A défaut d'autre chose" Nouvelle dynamique. Pour bien mesurer la portée de ce choix, on ne peut éviter de revenir sur la personnalité de Gérard Mortier, sur la transformation radicale qu'il a imposée à la vénérable institution et sur le choc provoqué par son refus de prolonger son contrat au-delà de l'été 2001. Quand il devient directeur artistique du festival, en 1992, ce fils de boulanger de Gand (Belgique) doit affronter le poids démesuré d'un prédécesseur idolâtré: Herbert von Karajan. Fort de son expérience à la tête des plus grandes scènes européennes et d'un riche réseau parmi les plus grands maestros d'aujourd'hui, Mortier réussit brillamment à insuffler une nouvelle dynamique à une manifestation en passe de devenir ennuyeuse. Un redressement qui lui vaut les louanges de l'Europe culturelle. Au sommet de sa renommée, le héros quitte la scène, laissant le public surpris, parfois triste et terriblement embarrassé.
«C'est très difficile d'expliquer son départ, explique Wolfga