Quand la pluie se fait plus insistante vient le temps des veillées
et de Paroles d'hiver. Par sa structure même, ce festival qui fête cette année ses dix ans reproduit les conditions qui ont permis le développement du conte. Ces histoires, ces récits universels, colportés de village en village jusqu'à franchir les frontières.
Ici, justement, les spectacles ont lieu le plus souvent dans des villages, vingt-cinq communes accueillant, avec l'aide d'une association locale ou d'une amicale laïque, les artistes programmés dans le cadre du festival. Cette politique de la décentralisation culturelle est de tradition dans les Côtes-d'Armor, grâce notamment à l'ODDC, l'office départemental de développement culturel, mais ici elle prend tout son sens, permettant à des conteurs antillais, québécois, bretons, belges, haïtiens, cubains, africains d'investir les salles des fêtes.
Depuis dix ans, Paroles d'hiver a contribué au renouveau du genre, proposant, au-delà des spectacles, des laboratoires de travail entre artistes et des rencontres avec les programmateurs. Avec une abondance de l'offre qui rend encore plus floues les frontières du conte et qui a amené la manifestation à modifier sa dénomination, puisqu'elle est désormais le festival de l'oralité, du récit et des imaginaires.
C'est qu'effectivement la question ne cesse de se poser: qu'est-ce qu'un conte? Une histoire féerique et forcément extraordinaire? Un récit édifiant à but lucratif? Ou, simplement, ce qui se raconte?
Gourmandise de