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Libération

La guerre de succession des héritiers d'Alberti. Litiges entre la fille et l'épouse du poète espagnol.

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publié le 15 décembre 1999 à 2h00

Madrid, de notre correspondant.

La fille s'estime victime d'une «spoliation»; la veuve parle d'«insulte à l'intelligence». Moins de deux mois après que ses cendres ont été jetées dans la baie de Cadix, Rafael Alberti, le dernier grand poète espagnol, si controversé de son vivant, suscite de nouveau la polémique. Il s'agit cette fois de son legs testamentaire. L'Espagne, qui avait suivi à la télé ses funérailles au Puerto de Santa Maria, sa ville natale, assiste désormais à une drôle de «guerre de succession» sur les biens du poète, que ses proches se disputent.

Tout a commencé samedi, lorsque le testament de Rafael Alberti est rendu public. Selon ce dernier, l'essentiel des biens et des droits reviennent à Maria Mateo, son ultime épouse, et aux deux enfants de celle-ci. La fille unique du poète, Aitana Alberti, manifeste sans tarder son «indignation». Selon cette dernière, le «maigre» héritage qui lui revient (des manuscrits de Picasso ou du poète chilien Neruda, un dessin de Garcia Lorca") étaient déjà «siens depuis longtemps». Soutenue par Luis Garcia Montero, ami du défunt, pour qui il s'agit d'un «scandale» et d'une «manipulation», elle estime «très suspectes» les conditions dans lesquelles le testament a été signé de la main d'Alberti. De fait, à en croire le quotidien El Pais, le poète n'était pas en possession de toutes ses facultés, ce 10 décembre 1996, lorsqu'il signe le dixième testament rédigé en moins de cinq ans et, de source notariale, n'aurait même pas lu le d