La sortie successive sur nos écrans, en moins d'un trimestre, de
Perfect Blue, Jin-Roh et Mon voisin Totoro, sans compter celle prévue pour janvier, après plus de deux ans passé dans les tiroirs de Disney, du fameux Princesse Mononoke, atteste de l'intérêt grandissant des distributeurs français pour l'animation japonaise, en dépit de scores pour l'heure toujours fort décevants au box-office. Le marché intérieur japonais étant en lui-même suffisamment juteux avec ses millions d'otakus, bouffeurs de manga en salles, mais surtout à la télévision et en vidéo, les producteurs locaux, déjà vernis, se soucient peu de l'export, pratiquent des prix de vente prohibitifs et imposent souvent que les copies soient tirées dans leurs propres laboratoires. Jean-Jacques Varret (les Films du paradoxe), qui avait sorti le Tombeau des lucioles en 1997, raconte ainsi qu'il essaie vainement depuis deux ans d'acquérir les droits de l'un des plus beaux anime nippons récents, Memories de Katsuhiro Otomo, l'auteur du foudroyant Akira de 1988: «Je propose 65 000 francs, ils en veulent au moins dix fois plus!»
«Média-mix». Cette difficulté à obtenir les films, les programmateurs de Nouvelles Images du Japon s'y sont cognés eux aussi. On ne verra donc pas Memories. Tant pis. Mais on en verra beaucoup d'autres puisque la manifestation est l'une des plus importantes du genre jamais organisée en France, présentant un spectre large et varié des formats, styles et genres du dessin animé japonais, depuis l'ini