Kenza («petit trésor»), titre du nouvel album, c'est sa fille.
«J'aurai 10 ans le 29 février prochain, plaisante Khaled, puisque je suis bissextile. A mon avis, c'est à 50 ans que je ferai mon dernier disque, de jeune chanteur de raï.» Pour continuer à concilier la fureur de vivre et ses responsabilités de père de famille, Khaled a sa méthode: le grand écart. A 40 ans, il s'emballe et court encore et toujours après des engagements souscrits jadis par étourderie ou rouerie. La rumeur du jour l'annonce ainsi en train d'investir dans la restauration, et l'artiste arrive juste à temps pour protester: «Je me suis fait avoir par un mec, qui est allé l'annoncer sans me prévenir.» Comprenne qui voudra, c'est la vie de Khaled.
King raï. Cette vie reste chaotique, famille ou pas. Pour commencer, le show-biz n'est pas le seul entourage du chanteur populaire. Il y a des flics, des cafetiers, des gardes du corps, des bouchers, des dentistes, des pickpockets, des instructeurs d'auto-école" sa cour. Sans compter l'antichambre, chaque jour nouvelle: journalistes, avocats, stylistes, fonctionnaires, chefs de produit" Dans Kenza, ces fréquentations se font sentir. Pour les premiers, quelques titres du raï d'avant (1974-1984), revus et actualisés; pour les seconds, une reprise d'Imagine en arabe-hébreu (matrouz, comme disent les cantors andalous marocains), avec l'Israélienne Noa. Juste avant une reprise de Jean-Jacques Goldman, C'est la nuit, et l'inédit Derviche tourneur: «On me critique pour