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Libération
Reportage

Cinema? Si! Malgré une édition 99 décevante, le Festival de La Havane reste une vitrine de la production latino-américaine et un lieu de rencontres entre créateurs.

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publié le 20 décembre 1999 à 2h23

La Havane envoyé spécial

C'est de sa place, au milieu des spectateurs du théâtre Karl-Marx à La Havane, qu'Alfredo Guevara, président du «XXIe festival international du nouveau cinéma latino-américain», fait son discours inaugural. Il se réfère au passé: «Le nouveau ciné latino-américain, dans ses origines, accompagnait la vague révolutionnaire et transformatrice des années 60, l'insurrection armée mais surtout morale, qui marqua pour toujours la conscience de notre Amérique. Qu'on pense au cinema novo brésilien, à Glauber Rocha, à des oeuvres comme l'Heure des brasiers des Argentins Solanas et Getino; aux films du Bolivien Jorge Sanjines, au surgissement du ciné cubain avec ses premières figures, Gutierrez Alea, Humberto Solas, et à la révolution documentaire que lança Santiago Alvarez. Ces films sont des prophéties. Le cinéma qui persiste prend des milliers de formes différentes, mais il doit continuer à toucher le fond de la conscience du continent, en être la voix infatigable.» Beau discours, même s'il ignore la crise d'inspiration qui frappe le cinéma de la région. A de rares exceptions près, les quelques dizaines de films latino-américains présentés au festival ne relèveront pas le niveau.

Chouchouté par Castro. Pourtant, le cinéma reste à Cuba une affaire extrêmement sérieuse. Considéré comme une arme de la révolution, il a longtemps été chouchouté par le régime castriste et les cinéastes sont depuis presque quarante ans des privilégiés. En retour, avec de très bons fil