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Libération
Critique

Les fantômes de la lune. Une famille en quête de l'éternelle enfance. Nostalgique. Qui plume la lune? de Christine Carrière, avec Jean-Pierre Darroussin, Garance Clavel et Elsa Dourdet. 1 h 42.

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publié le 22 décembre 1999 à 2h21

Trois fantômes de taille dissemblable avancent dans un couloir,

pénètrent dans un salon et dansent la gigue. Ils retirent bientôt leurs draps carnavalesques. C'est un père et ses deux petites filles en train de faire les fous. C'est la première scène du film et le la est donné. Qui plume la lune? slalome entre flip et pitrerie, réalisme familial et poésie fantastique.

Tribu. Les fantômes ne quitteront jamais complètement le film. En premier lieu, celui de la mère morte des fillettes, dont on ne parle pas beaucoup, mais dont la disparition a transformé la famille en tribu informe, un peu branlante. Tandis que le film avance, chaque chose devient toujours plus fantomatique. A peine a-t-on eu le temps de mémoriser le prénom des gamines et d'appréhender les contours de leur personnalité que déjà du temps a passé, elles sont devenues jeunes filles (Garance Clavel et Elsa Dourdet). Le père (Jean-Pierre Darroussin) ne supporte pas cette transformation, voudrait garder pour toujours ses deux petites filles. La seconde disparaît sans laisser d'adresse pour tenter (maladroitement) de tracer sa route seule. La première préfère fonder à son tour une famille. Mais les fantômes de la première tribu ne la lâchent pas. Sans cesse quelque chose la ramène vers sa première maison, celle de son enfance.

Qui plume la lune? gratte toujours la même plaie. C'est un film sur l'impossibilité de tuer ce qui pourtant est déjà mort. La vie y coule à contre-courant; plus les personnages semblent aller de l