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Expo.Un hommage à Bernard Anthonioz, collaborateur de Malraux et amateur d'art enthousiaste. L'enfance de l'art au sommet de l'Etat. Hommage à Bernard Anthonioz. Exposition. Couvent des Cordeliers, 15, rue de l'Ecole-de-Médecine, 75 006. Tél.: 01 40 46 05 47. Tous les jours sauf le lundi, de 11 heures à 19 heures. Jusqu'au 23 janvier.

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publié le 23 décembre 1999 à 2h14

Les quatre joyeuses sorcières d'Aeppli et Tinguely servent

d'introduction à une collection de peintures, de sculptures et d'objets qui ont en commun de ne pas être étrangers au travail, au goût parfois, d'un seul homme, Bernard Anthonioz, mort en 1994. Ni collectionneur, ni galeriste, ni mécène, ce commis de l'Etat était chef du service de la Création artistique dans le tout premier ministère de la Culture, alors conduit par André Malraux (dès 1962). Une exposition qui rend hommage à un fonctionnaire? «Faut-il y déceler un privilège indu, s'amuse Germain Viatte, commissaire de l'exposition, fondé sur une appartenance familiale et politique (il fut l'époux de Geneviève De Gaulle)? Une sorte d'abus dont bénéficierait un fonctionnaire parmi tant d'autres?» Sur les traces de Bernard Anthonioz, entre une étude de Hantaï et une composition de Jean-Pierre Raynaud, ce sont les premiers rapports entre l'Etat et l'artiste qu'esquisse là Germain Viatte.

Ferveur. Sur le mur de photographies, l'une d'entre elles semble sortie des archives du Kremlin. Elle montre Malraux et Anthonioz préparant la mise en place des sculptures d'Aristide Maillol en 1964, dans le jardin des Tuileries. Quand il se crée, en 1959, le ministère des Affaires culturelles a pour mission de «rendre accessibles les oeuvres capitales de l'humanité» et de «favoriser la création des oeuvres d'art et de l'esprit». Bernard Anthonioz, que Malraux a rencontré après la guerre alors qu'il travaillait aux éditions Skira, est cha