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Libération

Les graines d'Hybert coincent à la caisseMalentendu entre l'artiste et son commanditaire, les épiceries Spar.

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publié le 25 décembre 1999 à 2h19

Dans un sachet clos, l'artiste français Fabrice Hybert a glissé une

oeuvre. Une oeuvre à la façon d'un artiste d'aujourd'hui, qui se sert de médiums autrefois défendus. Dans cette pochette, ce sont des «graines de Spar», vertes et aimantées. Car l'oeuvre a été conçue pour la chaîne d'épiceries de proximité Spar (150 magasins dans toute la France, sauf à Paris), à 190 000 exemplaires. Arbres fruitiers. L'artiste a orné la pochette de trois dessins reproduisant trois de ses projets. Le premier: une pluie de graines et de glands intitulée Semer la forêt pour l'an 2000 (il veut replanter une forêt en Vendée); le second, Fan-club des arbres fruitiers dans des villes, inauguré par la plantation, l'an dernier, d'une allée d'arbres fruitiers à la villa Médicis de Rome; le dernier dessin est celui de l'Arc de triomphe à Paris, qu'Hybert doit occuper durant neuf mois de l'an 2000. C'est sur proposition de Maurice Benza, directeur du marketing de Spar-France, que Fabrice Hybert, primé à la Biennale de Venise en 1997, a conçu le sachet. Il est offert aux acheteurs qui auront dépensé plus de 70 F d'achats. Dans cinq des pochettes, une bille rouge a été glissée, qui donnera droit à un tableau original de l'artiste, lors de l'inauguration de son projet de l'Arc de triomphe. C'est la première fois qu'une entreprise de ce type encourage la diffusion à une telle échelle de l'art contemporain" Seulement voilà: les gérants des épiceries Spar ont peur que le sachet de Fabrice Hybert «déçoive le