Menu
Libération
Interview

Paul Rodgers, un «art dealer» passionné par HantaïEn exposant l'artiste pendant un an, il veut «créer un nouveau rapport avec l'art».

Article réservé aux abonnés
publié le 25 décembre 1999 à 2h19

New York envoyé spécial

Après un séjour à Paris dans les années 70, Paul Rodgers, né à Dublin en 1951, débarque à New York en 1981, et entame quelques années plus tard une carrière de private art dealer. Il présente aujourd'hui une sélection de tableaux de Simon Hantaï, peintre français d'origine hongroise. L'entreprise est atypique: les artistes français ne jouissent pas d'une cote extraordinaire, c'est le moins qu'on puisse dire, à New York. Passionné depuis plus de vingt ans par Hantaï, Rodgers travaille au catalogue raisonné de ses oeuvres. Dans sa galerie ouverte en 1998 au neuvième étage du 529 West 20 Street, il a décidé de l'exposer pendant douze mois. Il explique pourquoi, ce qu'il attend de son initiative, et brosse un portrait inattendu du milieu artistique new-yorkais.

Qu'attendez-vous d'une telle exposition?

J'ai très vite compris qu'Hantaï pouvait jouer un rôle important ici. D'abord, s'il a toujours été soutenu par les musées français, il n'a pas été vraiment présenté à l'étranger. Le monde de l'art new-yorkais, en dehors de quelques spécialistes, ne le connaît pas. Or, s'il y a une oeuvre exécutée par un artiste européen d'après-guerre qui est appelée à jouer un rôle sur le plan international aujourd'hui, c'est bien la sienne.

Comment choisissez-vous un tableau d'Hantaï?

C'est l'art qui choisit. Je me souviens d'une fois où je devais choisir un tableau. Hantaï était là. Je m'intéressais à une oeuvre, il m'orientait sur une autre. Je lui ai dit: «Mais pourquoi p