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Libération

Cinéma. Le réalisateur italien Riccardo Freda est mort le 20 décembre. La série B perd un roi

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publié le 27 décembre 1999 à 2h18

Un des champions du cinéma d'aventures et d'épouvante, Riccardo

Freda, est mort le 20 décembre à Rome à l'âge de 90 ans. Le cinéaste naît en 1909 à Alexandrie, Egypte. Il est tout jeune quand son père déserte le logis: «Tous les Freda étaient comme lui, fantaisistes, amateurs de femmes, de jeu et de voyages impromptus», devait raconter le cinéaste, s'incluant évidemment dans cette lignée.

Sculpteur et critique d'art, puis scénariste, Freda devient réalisateur à 33 ans en partie parce que cela lui permet de fréquenter de jolies femmes. Son coup d'essai, Don César de Bazan, illustre le genre cape et épée. Quatre ans et deux films plus tard, l'Aigle noir, adaptation de Pouchkine avec Rossano Brazzi et Gino Cervi, est un immense succès et le signal, en 1946, d'une relance de l'industrie cinématographique italienne. Ce film, qui rompt aussi bien avec le style telefoni bianchi qu'avec le drame historique, deux genres du cinéma fasciste, sonne aussi pour Freda comme un manifeste antinéoréaliste. «Le néoréalisme en tant que style a toujours existé, dit il. En tant que mouvement il est né par hasard, sur le tournage de Rome, ville ouverte, un mauvais film, parce que Rossellini a manqué de pellicule.» Tranche de gâteau. Dès ses débuts, Freda exalte un cinéma qui, pour reprendre le mot d'Hitchcock, tient moins de la tranche de vie que de la tranche de gâteau. L'Aigle noir est plus que l'illustration d'une histoire rebondissante, c'est un hymne à la vie filmé sabre au clair, avec un brio