La Cabane mobile du Théâtre de l'Odéon a pris ses quartiers d'hiver
quai de la Loire, à la station de métro Jaurès. Deux danseurs battent le pavé pour informer les passants que dans ce lieu des gens dansent. Des gens, et pas seulement des danseurs. Philippe Jamet, Didier Jacquemin et Philippe Demard, installés nulle part, entre Brétigny-sur-Orge et Marseille, invités à Paris par Iles de danses, le Centre national de la danse et l'Odéon, ont conçu une exposition avec vidéo et danseurs. Les Portraits dansés de l'équipe recèlent des trésors d'une simplicité réjouissante et terrible. Ce qui se danse dans la Cabane, c'est la vie, le corps, l'intimité.
Philippe Jamet, chorégraphe, a pris comme bien d'autres les chemins de traverse. Le système mis en place par la danse contemporaine l'irritait. Du public trié sur le volet jusqu'au cursus obligatoire, rien ne convenait à ses désirs: ni la hiérarchie-tiercé gagnant (aide au projet, compagnie indépendante, centre chorégraphique), ni le rythme (une production par an), ni les séances convoquées par les programmateurs (genre «Faites-nous une impro sur le thème de l'accident d'amour»), ni l'implantation, garante d'une pérennité momentanée, etc. Il a tout plaqué pour revenir à ce qui lui paraît essentiel: une relation saine avec le public. Les Portraits dansés sont nés de ce désir en réaction. Avec son équipe, il est allé filmer les danses des gens, en passant par des associations de quartier, par petites annonces et surtout par le porte-à-