«Tout a commencé avec une souris.» On connaît la boutade de Walt
Disney et l'affection particulière qu'il portait au rongeur légendaire (pour lequel il vocalisa aussi longtemps que l'autorisa l'abus du tabac).
La genèse de Fantasia commence aussi avec Mickey. Devenu trop emblématique avec sa face en forme de médaille, dépassé en popularité par Donald et d'autres dingueries cartoonesques à la fin des années 30, il importait de lui donner de nouveaux atours dans un rôle de composition. l'Apprenti sorcier, une super-Silly Symphony d'un coût quatre fois supérieur à la moyenne, loin d'inciter son instigateur à la modération, le porta bien au contraire à développer le challenge. Leopold Stokovsky était partant pour orchestrer d'autres morceaux du répertoire classique. Bien que conçu pour galvaniser le grand public, Fantasia connut un accueil très mitigé en 1940. D'autant que les bruits de bottes, primant sur les innovations cinémusicales, renvoyèrent à des jours meilleurs l'élaboration d'autres séquences (devant indéfiniment renouveler ce «film-concert»), ainsi que la distribution internationale. Après la guerre, des packages beaucoup plus modestes du type Melody Cocktail précédèrent la reprise des grandes féeries, avant que le grand oeuvre (pas moins de 120 minutes) ne refasse fructueusement surface, en salles et en vidéo. Honni ou porté au nues, Fantasia fut diversement pastiché, mais jamais égalé. Une pourtant estimable parodie spaghetti (Allegro non troppo, 1977, de Bruno Boze