Pierre Clémenti a signé quatre films qui sont autant de terribles
incitations aux dérèglements neuronaux. On pourra les voir dans le cadre de la rétrospective du cinéma d'avant-garde en France qu'organise la Cinémathèque française en mai 2000. Pour le catalogue, Pierre Clémenti avait accepté de rédiger en avril un texte où il commente ses oeuvres (1).
Visa de censure (1967) Rencontre de l'image et des pulsions psychédéliques colorées de cette époque acidulée". Désir de retrouver le chant des origines, images qui s'inscrivent jusqu'à nous comme un double et qui nous font signe. A tâtons, à tatoum" dans la chambre noire aux idées multinationales, je frémis et je balbutie. Cinéma du dedans et du dehors, du derrière et du dedans" Face au miroir magique aux multiples visions, je retrouve le fil de ma mémoire et entrouvre en un instant l'album de famille, de naissance et de mort. Devant ce déferlement d'impressions multicolores, dessins animés, réanimés par la passion et l'amour de l'Homme à la valise en carton, j'agitais mes énormes ciseaux et taillais et retaillais tel un sculpteur inspiré devant sa première oeuvre. Cascades d'images émergées du creuset de l'âge l'instant où tout chavire, salle de montage de bateau ivre" Nouveaux signes inscrits à même la chair de la pellicule. La jeunesse de ce film (1967) fut les émotions, les événements, les réflexions, le déroulement du temps" Pour le montage, une sélection de scènes sur plusieurs années, comme le vieux vin, fragmentée de nouv