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Libération
Interview

«Le plaisir de foutre un peu la merde""»Le collectif anonyme explique pour la première fois sa démarche.

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publié le 30 décembre 1999 à 2h13

Les producteurs des «faux cartons» se sont manifestés. Anonymement,

via une tierce personne. Motif: «Vous connaissez sans doute certains d'entre nous.» On ne verra pas la bobine de ces fauteurs de troubles. Mais ils s'expliquent, par téléphone depuis une cabine, sur ce qu'ils considèrent comme un projet, sinon artistique, du moins «logistique». Qui êtes-vous et pourquoi ce projet?

Un collectif. Certains appartiennent au monde de l'art, d'autres à celui de l'édition ou de la communication. Sur l'idée de l'un d'entre nous, nous avons monté une structure. Nous avons dû prendre deux ans pour mener à bien notre projet. La phase logistique a été difficile à mettre en place, puisqu'un nom d'imprimeur est nécessairement apposé, en France, à la moindre publication. Pour garder l'anonymat, nous avons dû passer par l'étranger. Ensuite, nous avons planifié le projet des cartons d'invitation: nous en avions prévu douze pour l'année, nous en avons fabriqué dix, plus un dernier, un bilan qui relance très finement, nous l'espérons, la suite. C'est seulement un premier chapitre, nous en prévoyons trois.

Que voulez-vous montrer?

Nous ne sommes pas des artistes avec un grand A, ni des théoriciens.Nous dénonçons la façon dont le milieu de l'art fonctionne en réseau. Nous parlons de collectif et d'activisme comme une réponse à la création contemporaine, du mystère et de l'anonymat comme une proposition artistique. Et puis il y a le plaisir de foutre un peu la merde!

ça coûte cher?

Pas plus, quand on