[C'est probablement en 1983 que Léo Ferré imagine son 1er janvier
2000. Voici son texte.] Dans le crépuscule jaloux de l'ordinateur fidèle Sous les mains programmatrices du beau temps, quand les services météonucléaires auront décidé qu'il fera beau demain Parce que demain le pouvoir mettra son chapeau de travers, parce qu'il aura besoin de certaines assurances du côté des amibes ou du côté des exhalaisons sud-américaines ou du côté de ses dépendances sexuelles ou financières ce qui reviendra au même Sous les mains programmatrices aussi du mauvais temps ou du temps gris, ou du temps maussade Tout cela étant absolument prévisible et prévu de toute éternité de bande perforée.
Alors ce crépuscule prendra le temps d'en faire à sa fantaisie et d'accord avec le soleil, avec le vent, avec les rafales ou le silence objectif arrivant des galaxies perdues.
Pas pour tout le monde. Et des galaxies présentes au bar de l'insouciance ou de la déraison enfin venue comme de l'an dix mille. Alors ce crépuscule renversera l'admis et le conforme et le comique grandiose fera éclater et se remager entre les millénaires des conneries morales et abjectes. La moralité abjecte, bien entendu.
Alors? Alors?
Les chats dessinés sur les bandes télévisées prendront leur ombre pour la proie.
Les fleurs des champs s'en iront prendre un verre de sollicitude chez Interflora.
Les camions défaits sur la route s'appelleront et se videront de leur incompétence à vouloir quand même l'illusion.
Les coqs du matin feront la