Le phénomène n'aura échappé à personne: une palanquée d'albums de
reprises envahit les bacs. De Florent Pagny à Véronique Sanson en passant par Kevin Rowland ou George Michael, chacun y va de son tribut. Toujours inclassable, Nilda Fernandez sort Mes hommages à ", quinze titres des années 60 et 70, puis esquive en mer la promo, préférant commencer le millénaire sur un cargo humanitaire.
Dunkerque, le 19 décembre. Effigie du Che à la boutonnière, le président de Cuba Coopération claironne sur la scène du théâtre municipal son mantra: «Soyons réalistes, demandons l'impossible.» Roger Grévoul a l'oeil pétillant, porte bouc et foulard de vieux révolutionnaire. A sa manière, son projet «Un bateau pour Cuba» riposte au blocus de l'ancienne colonie espagnole. Sur le port, 15 000 mètres cubes de matériel attendent: mille lits d'hôpitaux, une centaine de véhicules (dont cinquante bus), quatre-vingts tonnes de peinture, des médicaments et assez de fournitures scolaires pour équiper plusieurs écoles. La cargaison représente pour l'association une année de travail. Nilda Fernandez, explique Roger, «c'est notre cerise sur le gâteau». Traversée. Celui qui s'est produit bénévolement au théâtre municipal doit embarquer une quinzaine de jours plus tard sur le navire affrété par Cuba. Une halte à Bilbao doublée d'une tempête ont différé son arrivée: Nilda Fernandez n'aura donc pas perçu l'an 2000 sur l'Atlantique, comme il l'avait souhaité. Le 10 janvier commencent pour lui trois semaines de t