Ignatius, héros de la Conjuration des imbéciles, va au ciné se
repaître d'aversion. Retranché au premier rang avec des seaux de pop-corn, il est aux anges lorsqu'il peut se dresser en criant «Horreur, la voilà!» à l'apparition de Jodie Foster (ou Tom Hanks). Ainsi faisons-nous cette semaine avec deux indignités prévisibles: Simplement irrésistible et les Fugueurs.
Il faudrait s'entendre d'abord sur le sens d'irrésistible. Si c'est «à qui rien ne résiste», effectivement; même la patience. Au seul nom de Sarah Michelle Gellar, le poil se dresse. On frémit encore de l'ennui de Sexe intentions, tentative 99 de Liaisons dangereuses où l'on découvrait ces dents de lapine, ce nez de fouine. C'était elle, cheveux-bâton et bréchet, «la marquise de Merdeuil».
Quant à Stephen Dorff, c'est la frappe habituée des rôles «punk». Littéralement «tocard», avec une touche de teigneux voyou autrement manifestée par la lippe, les carottes peroxydées dans les tifs, la dégaine. Après Blade, Crime City, ou Blood & Wine, c'est cet archétype que reconduit la nouvelle prestation du monsieur et donc sans espoir qu'on le retrouve dans Earthly Possessions, comme Sarah Michelle Gellar dans Simply Irresistible: rien à perdre ni à gagner, témoin l'affiche des Fugueurs à faire fuir.
Sur ladite, Susan Sarandon, mise en jeunesse à fanons, est visiblement pire encore que les deux susnommés. On ne se souvient pas sans frissons de son numéro d'ensoutanée fétide dans Dead Man Walking, mélo bondieusard de son mari Tim