Inaugurée par deux journées gratuites, les 1er et 2 janvier
(Libération du 28 décembre et du 3 janvier), la réouverture du Centre Pompidou est effective depuis hier. Seule la bibliothèque et le restaurant demeurent fermés. Mais on peut déjà se faire une idée des transformations qui touchent, notamment, à l'orientation des publics. Elle a été confiée au graphiste suisse Ruedi Baur: formé à l'école de Zurich, partageant son temps entre Paris et Leipzig, dont il dirige l'école d'arts appliqués, Baur s'est forgé une solide réputation en matière de «signalétique publique». Il a également collaboré avec Renzo Piano au centre Jean-Marie- Tjibaou de Nouméa.
Labyrinthe. Ruedi Baur a hérité d'une situation pour le moins catastrophique. Tout était pourtant bien parti. A l'époque de la construction, en 1975, François Barré, alors directeur du centre de création industrielle (il fut lui-même président du Centre Pompidou entre 1994 et 1997) avait lancé un concours pour la signalétique. Le Suisse Jean Widmer l'avait remporté, concevant une signalétique verticale, où une couleur était attribuée à chacun des quatre départements (rouge pour le musée, vert pour la BPI, etc.) Il avait aussi choisi un caractère machine IBM spécifique à la typo du Centre. Mais rien de tout cela ne s'appliqua véritablement et le Centre devint un labyrinthe déroutant, chaque département développant sa propre signalétique.
Restait l'image de marque, elle aussi conçue par Jean Widmer (qui, depuis, a fabriqué celle d'Or