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Libération

Por favor, dessine-moi un cartoonL'Espagne se taille une réputation dans le domaine de l'animation.

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publié le 6 janvier 2000 à 22h06

Barcelone envoyé spécial

Passé le seuil de chez D'Ocon, on se sent dans une sorte d'entreprise à l'américaine: rotations 3 x 8, salles de travail spacieuses et fonctionnelles, techniciens concentrés sur leurs ordinateurs où on colorise les films au kilomètre. Le catalogue, rédigé en anglais, informe d'entrée le visiteur sur l'importance de cette entreprise catalane sise dans l'Example, un quartier du centre barcelonais. «Si vous pensez dessins animés, vous pensez D'Ocon.» Ce n'est pas seulement un slogan publicitaire: avec 200 demi-heures par an, la firme, dominante en Espagne, assure une des plus grosses productions européennes dans le secteur de l'animation. Cette success story, c'est d'abord celle d'un homme, Antoni D'Ocon, qui sut mettre à profit une rare précocité et le sens de l'innovation technologique au service d'une réussite commerciale. A 17 ans, il produit, dirige et vend son premier film d'animation. En 1985, ce pionnier met au point une technique propre, labellisée sous le nom de «D'Oc Animation System». Une petite révolution: depuis lors, en territoire catalan, le secteur, dominé par la production artisanale, se professionnalise et donne naissance à des firmes plus solides. D'Ocon, lui, commence à faire des «hits» auprès du public jeune. Les aventures de l'éléphant Mumfie, celles du téméraire Sylvan dans l'Europe médiévale et surtout les Fruitties, une série mettant en scène une ribambelle de «fruits humanisés», distribués dans 200 pays, conquièrent les marché