Menu
Libération

EXPO. Peintures et objets d'art: la demeure française à Rome reconstitue son âge d'or florentin. La première vie de la villa Médicis Villa Médicis. Le rêve d'un cardinal (Il sogno di un cardinale. Collezioni i artisti di Ferdinando de' Medici). Académie de France à Rome. Jusqu'au 5 mars. (00 39) 06 67 611.

Article réservé aux abonnés
publié le 7 janvier 2000 à 22h06

La villa Médicis, somptueuse demeure du cardinal Ferdinand de

Médicis dans ses vingt-huit années d'exil à Rome, est devenue le siège de l'académie de France, d'où l'idée de son directeur Bruno Racine de consacrer une exposition aux magnifiques collections de ce prélat humaniste. Quand, en 1549, Come Ier, qui redonna toute sa puissance à Florence, eut un fils qu'il prénomma Ferdinand, les astres lui prédirent un futur glorieux: succéder à son père. Présage en réalité funeste puisque le nouveau-né était le cinquième rejeton du grand-duc, et le troisième dans la lignée des mâles. Pareille destinée ne pouvait donc se réaliser sans un sort tragique réservé à ses aînés. La table d'astrologie fut promptement détruite, et à quatorze ans Ferdinand fut non moins prestement envoyé à Rome, nommé cardinal sans même avoir prononcé ses voeux. Il obéissait ainsi à une tradition bien établie dans la dynastie Médicis, de puissance et de relation de bon voisinage.

Torsion des corps. Le jeune Ferdinand de toute manière n'aimait guère Florence. Il dut y revenir pourtant, car la malaria fit le nécessaire pour ne pas irriter les astres, emportant la mère avec les aînés. En 1587, il succéda ainsi à son frère Francesco, inaugurant un règne aussi brillant que le précédent fut médiocre.

A Rome, le cardinal mondain s'était illustré comme un grand prince de l'Eglise, d'une vaste culture, qui avait fait de sa villa surplombant la cité un petit musée de l'Antique. Il en reste un inventaire détaillé dressé en