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Libération
Critique

Claus Peymann et le Berliner, ensembleLe metteur en scène veut relancer le théâtre fondé par Brecht.

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par Alexandra FRESSE
publié le 10 janvier 2000 à 22h04

Une grande gueule s'installe dans la maison de Brecht. Claus Peymann

a rouvert samedi soir les portes du Berliner Ensemble, dont il est le nouvel intendant, après huit mois de travaux. Plus qu'un début de saison tardif, ce lever de rideau dans le plus célèbre théâtre de Berlin doit être celui d'une nouvelle ère. Claus Peymann a quitté Vienne après treize ans à la tête du Burgtheater pour venir insuffler son énergie à un Berliner Ensemble qui prenait la poussière. Considéré comme un «géant» par les spécialistes, cet homme de 62 ans est un personnage pas facile à vivre. Il n'a pas hésité, à son départ de Vienne, à régler ses comptes avec les critiques, les acteurs, et même le chancelier autrichien, Viktor Klima, à qui il reproche de «vivre sans culture». Après avoir négocié pendant un an les conditions de sa venue, Claus Peymann s'est donné un objectif clair: «Si le Berliner Ensemble n'a pas décollé d'ici deux ans, je prendrai une retraite méritée.» Fierté de la RDA. L'âge d'or du Berliner Ensemble paraît en effet bien loin. Avant d'être un bâtiment, le Berliner Ensemble est d'abord le projet imaginé par Bertold Brecht et son épouse, Helena Weigel, en 1949, à leur retour d'exil. Ce n'est qu'en 1953 que les autorités de la RDA mettent à leur disposition l'actuel théâtre sur les bords de la Spree, le Theater am Schiffbauerdamm. Brecht y avait créé en 1928 son grand succès l'Opéra de quat'sous. Le Berliner Ensemble devient alors la figure de proue du théâtre d'Allemagne de l'Est