Depuis son apparition ici même, de Freeway en Cruel Intentions, on
ne se lasse pas de scruter la petite personne biscornue de Reese Witherspoon. Baby doll ou mémère, c'est elle l'élue du jour. Election (l'Arriviste) est un campus film de plus, assez chiadé pour changer dans la direction d'acteurs, le dialogue, l'ethnologie, la construction. A travers une élection de délégués de classe, c'est une véritable réflexion sur la démocratie qui est proposée, en forme de vaudeville wasp d'une certaine drôlerie pathétique. Entre un cours sur «morale et éthique» et une morale de l'histoire, le sujet déborde le cadre civique pour recouper les questions subtiles du hasard et de la fatalité. Sur la base d'un petit panorama socio-psychologique finement rendu dans le cadre convenu.
L'alter ego de notre peste Witherspoon (Tracy Flick) est l'Inspecteur Gadget. On lui préférait Rupert Everett en savant fou dans le Disney de référence, mais on est bien aise de retrouver Matthew Broderick en figure du souffre-douleur. Jim McAllister est le prof «arrivé», comme Reese-Flick l'élève arriviste. Pour assortir leur rivalité inévitable, la galerie des profs et cancres de service: allumeuses, lèche-cul, types teenagers ou croulants bien cadrés. Le tout, judicieux et fouillé, est subversif mine de rien par exemple dans l'évocation de la misère sexuelle ou religieuse générale.
En figurant vedette, Chris Klein (Paul Metzler), rescapé d'American Pie, remplit son rôle déjà rodé du proto Van Damme abruti à