A 38 ans, Laurent Cantet est fébrile : Ressources humaines, ce film qu’il croyait quasi expérimental, est très bien considéré, les avant-premières sont autant de triomphes: après les premières critiques en septembre au Festival de San Sebastian, le film est aujourd’hui acheté en Angleterre, en Belgique, en Grèce, et il s’en va au Festival de Sundance aux Etats-Unis.
A l’origine de «Ressources humaines», qu’y a-t-il?
La volonté de raconter une histoire un peu mélodramatique entre un père et son fils. Celle ensuite d'inscrire cette histoire intime dans un environnement qui l'est moins, l'entreprise. Je voulais qu'entre ces deux aspects, personnel et social, l'usine et le pavillon des parents, il y ait résonance. J'avais aussi le désir de parler du rapport religieux que le père entretient avec l'idée du travail. C'est la partie la plus autobiographique du film. Elle ressemble à la conception de la vie dont j'ai hérité et avec laquelle parfois je voudrais prendre un peu de distance.
Vous êtes parti d’un conflit réel, d’une anecdote?
Non. Ce que je maîtrisais le mieux a priori dans mon diptyque «intime et social», c'était le premier aspect. Pour développer l'autre versant, l'usine, avec Gilles Marchand le coscénariste nous avons dû enquêter. Nous ne voulions pas en rester à un croqu